Disney déçoit côté cinéma et télévision, le titre souffre
Disney a publié jeudi un chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux prévisions des analystes, marqué par des performances en demi-teinte des films du groupe et la confirmation de l'essoufflement de la télévision traditionnelle.
Les investisseurs ont immédiatement sanctionné l'action de The Walt Disney Company, de son nom complet, qui abandonnait plus de 7% en début de séance à Wall Street.
Le chiffre d'affaires se monte à 22,5 milliards de dollars pour le quatrième trimestre de son exercice décalé (clôturé fin septembre), en baisse de 0,5% sur un an, quand le marché attendait 22,8 milliards.
Côté cinéma, la comédie "La guerre des Rose" a notamment peiné au box-office, et même si le film de super-héros "Les 4 Fantastiques: Premiers Pas" s'est plutôt bien comporté, il est resté très loin du succès de "Deadpool & Wolverine", qui avait porté Disney sur la même période de 2024.
Les revenus de la branche qui regroupe la production pour le cinéma et la télévision ont ainsi chuté de 26% sur un an, avec une perte d'exploitation à la clef (52 millions de dollars).
"Tous les films ne marchent pas", a commenté, lors de la conférence de presse de présentation des résultats, le patron Bob Iger. "Nous sommes dans ce milieu depuis suffisamment longtemps pour le savoir."
Le directeur général s'est néanmoins dit "très optimiste" quant à l'exercice 2026, avec plusieurs longs métrages de gros calibre, notamment "Zootopie 2" (novembre), "Avatar: de feu et de cendres" (décembre), mais aussi "Toy Story 5" (juin) et la version en prises de vue réelles de "Vaiana" (juillet).
- Le streaming brille -
Le géant du divertissement a aussi souffert d'une nouvelle décélération dans la télévision traditionnelle (-16%), attribuable notamment à une baisse des recettes publicitaires et du chiffre d'affaires tiré de ses activités en Inde.
Le recul des ventes de contenus produits par les studios ainsi que de la télévision traditionnelle (hors streaming) masquent la croissance enregistrée dans toutes les autres activités du groupe de Burbank (Californie).
Le streaming a notamment enregistré une progression marquée (+8%), notamment grâce à un bond des abonnés à sa plateforme Hulu (+17%).
Six ans après le lancement du service de vidéo à la demande Disney+, qui a été marqué par des milliards de pertes durant les premières années, le groupe en a fait une importante source de profits.
Sur le quatrième trimestre comptable, clôturé fin septembre, Disney a même vu le bénéfice opérationnel accélérer de 39% sur le streaming, pour partie grâce à des hausses de prix.
Le groupe a aussi pu compter sur la division "Experiences" (+6%), dans laquelle figurent les parcs d'attraction et les croisières. Ce dynamisme est à souligner dans un contexte de ralentissement de l'économie américaine et de prudence des consommateurs.
Lors de la présentation des résultats, le directeur financier Hugh Johnston a indiqué que les réservations dans les parcs situés aux Etats-Unis étaient en hausse de 3% lors du trimestre en cours. "Nous sommes satisfaits de la demande", a-t-il déclaré.
Pour l'ensemble de l'entreprise, le bénéfice net ressort à 1,44 milliard de dollars, plus que doublé sur un an (+156%).
Cette différence est, pour partie, due à d'importantes dépréciations d'actifs constatées au quatrième trimestre de l'exercice 2024, liées à son repositionnement sur le marché indien.
Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, paramètre scruté par la Bourse, le bénéfice atteint 1,11 dollar, soit mieux que les projections des analystes, qui tablaient sur 1,07 dollar.
Disney anticipe une croissance à deux chiffres de cet indicateur pour son prochain exercice, ainsi qu'en 2027 (par rapport à 2026).
Le groupe se dit ambitieux et a annoncé une augmentation d'un milliard de dollars de son budget dédié aux contenus, à savoir films, séries et sport, sur son exercice 2026, pour le porter à 24 milliards de dollars.
Il va également renforcer son offre de croisières et investir dans de nouvelles attractions pour ses parcs.
M.Johnston--SMC