Brésil: Bolsonaro à l'hôpital pour une opération, première sortie de prison
L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro a été admis mercredi dans un hôpital pour y subir une opération pour Noël, première sortie de prison depuis qu'il a commencé à purger une peine de 27 ans de prison pour tentative de coup d'État.
L'intervention chirurgicale doit avoir lieu jeudi à 9h00 (12H00 GMT) et doit durer "trois à quatre heures, sous anesthésie générale", a déclaré le chirurgien Claudio Birolini lors d'un point presse devant le DF Star, une clinique privée de Brasilia.
L'ancien dirigeant d'extrême droite (2019-2022) devrait rester hospitalisé "cinq à sept" jours, a pour sa part indiqué son cardiologue Brasil Caiado. Il a précisé que les examens passés mercredi après son arrivée ont montré qu'il était "apte" à subir cette opération.
M. Bolsonaro est incarcéré depuis fin novembre dans les locaux de la police fédérale dans la capitale. Cette première sortie de prison a été autorisée par le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes.
Jair Bolsonaro, 70 ans, doit être opéré d'une hernie inguinale, afin de résorber une protubérance dans l'aine produite par la saillie d'un organe à travers la déchirure du muscle abdominal.
"C'est une opération complexe, il n'y a pas d'opération simple, mais elle est programmée, et nous nous attendons à ce qu'elle ce que tout se déroule sans problème", a affirmé le docteur Birolini.
L'ex-président souffre des séquelles d'un attentat datant de 2018, quand il avait été poignardé à l'abdomen lors d'un bain de foule en pleine campagne électorale, ce qui lui a valu de nombreuses interventions chirurgicales depuis.
La dernière a eu lieu en avril, une lourde opération d'urgence de douze heures, dans la même clinique de Brasilia.
Selon le docteur Brasil Caiado, Jair Bolsonaro est "anxieux, un peu déprimé", et il souffre de crises de hoquets "depuis environ 40 jours", un problème récurrent.
- Visites de la famille -
Vendredi, le juge Moraes avait rejeté un nouveau recours de ses avocats et avait refusé de lui accorder de purger sa peine à domicile, mesure réclamée par la défense au nom de son état de santé.
Ce puissant magistrat, vu par le camp Bolsonaro comme un ennemi juré, a ordonné qu'un important dispositif de sécurité entoure son hospitalisation.
Deux policiers doivent être postés 24 heures sur 24 devant sa chambre d'hôpital, où il est interdit d'entrer avec des téléphones mobiles ou des ordinateurs.
L'épouse de l'ex-président, Michelle Bolsonaro, a néanmoins le droit de l'accompagner durant toute l'hospitalisation.
Ses enfants n'avaient pas été autorisés à lui rendre visite dans un premier temps, mais Alexandre de Moraes a finalement accepté mercredi la demande de ses avocats de les laisser voir leur père à l'hôpital.
Son fils aîné, le sénateur Flavio Bolsonaro, a annoncé récemment sa candidature à la présidentielle d'octobre 2026, affirmant que son père l'avait désigné comme son successeur. Il pourrait affronter Lula, qui ne cache pas son intention de briguer un quatrième mandat.
La semaine dernière, le Parlement à forte majorité conservatrice a adopté une loi qui pourrait permettre de réduire fortement le temps d'incarcération effective de Jair Bolsonaro.
Si elle est appliquée, cette durée pourrait être ramenée à un peu plus de deux ans.
Lula a annoncé qu'il comptait censurer cette loi, mais c'est le Parlement qui aura le dernier mot, ayant la prérogative d'annuler le veto présidentiel.
P.Beaulieu--SMC