France: un 14-Juillet pour montrer une armée "prête au combat" face à "un monde plus brutal"
Les troupes indonésiennes, invitées d'honneur, ont ouvert lundi le traditionnel défilé du 14-Juillet à Paris, qui met en avant une armée "prête au combat" face "à un monde plus brutal", au lendemain de la promesse d'Emmanuel Macron d'accroître encore les dépenses de défense.
Précédés de la Patrouille de France et du défilé aérien, plus de 450 militaires indonésiens, dont les musiciens d'un "drumband", en uniforme bigarré et la tête couverte d'un casque de pilote, d'une tête de tigre, d'aigle, de morse ou de requin suivant leur corps d'appartenance, ont ouvert la marche devant le président français Emmanuel Macron et son homologue indonésien Prabowo Subianto, ainsi que l'émir du Koweït Mechal al-Ahmad al-Sabah.
Paris a conclu un partenariat stratégique avec Jakarta pour peser dans la zone indo-pacifique.
"Jamais depuis 1945 la liberté n'avait été si menacée", a affirmé dimanche le président français Emmanuel Macron devant un parterre de hauts gradés, en évoquant notamment la "menace durable" que fait peser la Russie sur le continent.
La revue nationale stratégique publiée lundi postule qu'"il est désormais clair que nous entrons dans une nouvelle ère, celle d'un risque particulièrement élevé d'une guerre majeure de haute intensité en dehors du territoire national en Europe".
"Celle-ci impliquerait la France et ses alliés en particulier européens, à l'horizon 2030, et verrait notre territoire visé en même temps par des actions hybrides massives", précise le document.
- "Bonne de guerre" -
En conséquence, malgré les efforts d'économie, la France compte renforcer son effort budgétaire pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d'euros en 2026 puis à nouveau 3 milliards de plus en 2027, de sorte que le budget défense du pays aura quasiment doublé en dix ans sous ses deux mandats, pour atteindre près de 64 milliards d'euros à cet horizon.
Une augmentation des dépenses militaires que 72% des Français semblent prêts à soutenir, selon un sondage sondage Odoxa - Backbone pour Le Figaro publié lundi.
Lors du défilé, de retour sur la prestigieuse avenue parisienne des Champs-Elysées après avoir été déplacé l'an passé en raison des Jeux Olympiques de Paris, l'armée française a voulu mettre en valeur sa "crédibilité opérationnelle" et sa "solidarité stratégique" avec ses partenaires.
"L'armée de Terre défile en brigade bonne de guerre, c'est-à-dire prête au combat", a ainsi expliqué sur la radio RTL le général Mizon.
Des soldats de la 7e brigade blindée, constitués en trois blocs d'infanterie, de cavalerie et d'appui (artillerie, génie) défilent en tenue de combat, à pied et à bord de leurs engins blindés, équipés de leur casque lourd et gilet pare-balles.
Paris se veut capable de déployer cette année si nécessaire une brigade - soit plus de 7.000 hommes avec toutes les munitions et la logistique - en dix jours. En 2027, l'ambition est de faire de même pour une division (plus de 20.000 hommes) en 30 jours.
- Jeunesse à l'honneur -
Pour incarner les partenariats de la France ont défilé une compagnie belgo-luxembourgeoises, la force binationale franco-finlandaise composant la force de réaction rapide de la Finul, la mission de l'ONU au Liban, ou encore l'équipage de la frégate Auvergne, qui a effectué plusieurs déploiements en Baltique et en Arctique afin de soutenir les opérations de l'Otan.
Auparavant, au pied de l'Arc de Triomphe, le chef de l'Etat avait remis au président du Comité de la flamme, à l'occasion de son centenaire, un glaive servant à raviver chaque soir la flamme du soldat inconnu, représentant les combattants français tombés au combat.
Le défilé célèbre aussi le centenaire du Bleuet de France, institution créée en 1925 pour oeuvrer à la solidarité avec le monde combattant en distribuant des bleuets en tissu.
Au total, 7.000 femmes et hommes défilent, dont 5.600 à pied, 65 avions dont 5 appareils étrangers, 34 hélicoptères, 247 véhicules et 200 chevaux de la Garde républicaine.
T.Murray--SMC