
Israël intensifie son offensive à Gaza, la Défense civile annonce 44 morts

La Défense civile locale a annoncé la mort mardi de 44 personnes dont des enfants dans de nouveaux bombardements dans la bande de Gaza, où Israël a intensifié son offensive en dépit des protestations internationales.
Après plus de deux mois et demi d'un blocus complet de la bande de Gaza en proie à un désastre humanitaire, Israël a autorisé l'entrée lundi à Gaza de moins de 10 camions d'aide de l'ONU transportant entre autres de la nourriture pour bébés.
"Une goutte d'eau dans l'océan", a réagi l'ONU en annonçant mardi avoir été autorisée à faire entrer une centaine de camions d'aide humanitaire à une date non précisée. La veille, 22 pays ont exigé d'Israël une "reprise complète de l'aide, immédiatement".
C'est une attaque sans précédent menée ce jour-là contre Israël par des commandos du mouvement islamiste palestinien Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine, qui a déclenché la guerre.
Mardi, au moins 44 Palestiniens, en majorité des enfants et des femmes, ont été tués et des dizaines blessés, "dans de nouveaux massacres commis par l'occupation", a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours.
Huit ont péri dans une frappe contre une école servant de refuge à des déplacés à Gaza-ville (nord), 12 dans un raid sur une habitation à Deir el-Balah (centre), 15 dans un bombardement sur une station-service près de Nousseirat (centre), et neuf à Jabalia (nord), selon lui.
A la station-service bombardée, Mahmoud al-Louh, un habitant de Nousseirat, transporte un sac en tissu contenant des morceaux de corps jusqu'à un véhicule. "Ce sont des civils, des enfants qui dormaient. Quelle était leur faute"?, dit-il à l'AFP.
- "Famille entière décimée" -
"Nous nous sommes réveillés en pleine nuit au bruit des bombardements. Nous sommes venus pour voir et avons découvert qu'une famille entière avait été décimée", lance Mahmoud Al-Louh, un autre habitant.
Interrogée, l'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hamas opérant depuis un centre de commandement" dans l'enceinte de l'école visée à Gaza-ville, sans réagir aux autres frappes.
Elle a en outre affirmé dans un communiqué avoir frappé plus de "100 cibles terroristes" à Gaza ces dernières 24 heures.
"Les combats sont intenses et nous progressons. Nous prendrons le contrôle de tout le territoire", a affirmé lundi le Premier ministre Benjamin Netanyahu, après le rappel de plusieurs dizaines de milliers de réservistes.
Il s'est dans le même temps dit ouvert à un accord incluant la fin de l'offensive, mais sous condition de l'"exil" du Hamas et du "désarmement" du territoire. Le Hamas rejette de telles exigences et réclame pour libérer les otages la fin de la guerre et un retrait total israélien de Gaza.
Le médiateur qatari a déploré que les discussions des deux dernières semaines à Doha n'avaient mené "nulle part encore", en raison d'un "fossé majeur" entre Israël et le Hamas.
Il a estimé que l'intensification de l'offensive israélienne compromettait "toute chance de paix".
- "Actions scandaleuses" -
Dans une déclaration commune lundi, la France, le Royaume Uni et le Canada ont prévenu qu'ils ne resteraient "pas les bras croisés" face aux "actions scandaleuses" du gouvernement Netanyahu à Gaza, menaçant de "mesures concrètes" s'il ne cesse pas son offensive militaire et ne débloque pas l'aide.
Mardi, Londres a annoncé suspendre ses négociations sur un accord de libre-échange avec Israël et convoqué l'ambassadrice de ce pays.
Selon Jens Laerke, porte-parole du bureau des Affaires humanitaires de l'ONU, les Nations unies ont été autorisées mardi à récupérer cinq camions d'aide entrés à Gaza.
L'ONU et de nombreuses ONG mettent en garde contre le risque de famine à Gaza, où "deux millions de personnes sont affamées" selon l'Organisation mondiale de la santé.
Des "tonnes de nourriture sont bloquées à la frontière", a déploré l'OMS.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 57 sont toujours dans la bande de Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.
La campagne de représailles militaires israéliennes a fait au moins 53.573 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
A.Rogen--SMC