
Le PS annonce la victoire de Faure au poste de premier secrétaire, résultats serrés

Après une nuit agitée et une bataille de chiffres entre les deux concurrents, le Parti socialiste a annoncé, vendredi matin, qu’Olivier Faure avait remporté 50,9% des suffrages exprimés contre 49,1% pour le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et était donc "réélu" au poste de premier secrétaire.
"Jeudi 5 juin, à l’issue d’un scrutin serré, Olivier Faure a été réélu premier secrétaire du parti socialiste", a annoncé le PS dans un communiqué, précisant que le résultat était "reconnu par tous".
Bien que les résultats de certaines fédérations soient encore attendus, ils ne pourront plus inverser le résultat du scrutin, a fait savoir le parti.
Les résultats définitifs seront ratifiés lors du congrès prévu à Nancy (Meurthe-et-Moselle) du 13 au 15 juin.
"Merci aux militantes et militants qui me renouvellent leur confiance", a écrit sur X Olivier Faure. "Dès demain, nous poursuivrons le travail commencé en 2018 pour amplifier la dynamique, avec un parti socialiste ancré au cœur de la gauche", a-t-il ajouté, saluant Nicolas Mayer-Rossignol et "celles et ceux qui l’ont soutenu".
Deux ans après le congrès de Marseille, qui avait vu les deux mêmes candidats se disputer la victoire pendant plusieurs jours, sur fond d'accusations de fraudes, la nuit de jeudi à vendredi avait donné lieu à une nouvelle bataille de chiffres.
Le camp d'Olivier Faure avait rapidement revendiqué la victoire, mais celui de son concurrent évoqué un écart de voix trop serré pour que quiconque puisse revendiquer être en tête.
"Nous sommes au coude à coude, Personne ne peut dire qui a gagné", avait ainsi affirmé la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, un peu avant 01H00 du matin, assurant que selon les résultats provisoires, l'écart était "de moins de un point et de moins de 150 voix", donc "dans la marge d'erreur".
"Ce qu'a communiqué la direction n'a rien a voir avec la réalité", avait commenté de son côté l'ex-sénateur David Assouline, affirmant qu'il y avait "une très belle remontée de Nicolas Mayer-Rossignol", par rapport au premier tour.
"Le résultat final sera de toute façon très serré", avaient ajouté les partisans du maire de Rouen, y voyant "un désaveu" pour la direction sortante.
Olivier Faure était arrivé en tête du premier tour, le 27 mai, avec 42,21% des voix, devant le maire de Rouen Nicolas (40,38%) et Boris Vallaud le chef des députés socialistes (17,41%), qui n'a pas pu se maintenir au second tour.
De 17H00 à 22H00 jeudi, les quelque 40.000 adhérents du parti étaient appelés à trancher pour élire le numéro un du parti.
Olivier Faure partait légèrement favori dans ce duel.
Les deux hommes s'affrontent notamment sur leur stratégie pour la présidentielle.
Olivier Faure est partisan d'une large union de la gauche non-mélenchoniste pour 2027, allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l'ex-député LFI François Ruffin, en vue d'une candidature commune.
Nicolas Mayer-Rossignol, qui a déploré jeudi sur franceinfo un PS victime d'"un affaiblissement et d'un rétrécissement", prône, lui, pour 2027 la construction d'"un grand parti" réunissant les socialistes et ceux qui gravitent autour, comme Raphaël Glucksmann ou Bernard Cazeneuve.
Boris Vallaud, en phase avec la ligne stratégique du premier secrétaire sortant, avait indiqué qu'il voterait pour lui à titre personnel mais n'a pas donné de consigne de vote à ses troupes, partagées entre les deux camps.
Et il a prévenu que son choix n'était pas "un chèque en blanc" pour Olivier Faure, à qui il reproche un manque de travail interne et la division du parti.
- "Aucun regret" -
Nicolas Mayer-Rossignol a rassemblé autour de lui une coalition d'anti-Faure -il récuse ce terme-, de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy à la présidente d'Occitanie Carole Delga, en passant par le député de l'Eure Philippe Brun et le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane.
Tous accusent Olivier Faure d'une gestion "clanique" du parti, et d'"ambiguïté" vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise, même si le premier secrétaire sortant s'est détaché depuis plusieurs mois de celui avec qui il avait fait alliance en 2022 avec la Nupes et en 2024 avec le Nouveau Front populaire.
"Je n'ai aucun regret sur ce que nous avons fait" a répondu Olivier Faure, soulignant que lorsque que le NFP est arrivé en tête des législatives anticipées en 2024, "Nicolas Mayer-Rossignol ne le considérait pas comme une ineptie".
Son rival lui reproche aussi de se servir du congrès comme d'un tremplin pour la présidentielle. "Ce congrès n'a pas vocation à désigner un candidat pour 2027", répond Olivier Faure. Même si certains de ses proches l'imaginent déjà candidat.
Bouchard--SMC