
Top 14: Toulouse vient à bout de Bordeaux-Bègles et s'offre un triplé

Au bout de la dramaturgie et de la prolongation, le Stade Toulousain a remporté un troisième titre de champion de France consécutif en venant à bout de Bordeaux-Bègles 39-33 samedi.
Cette génération toulousaine ne sait décidément pas perdre une finale. Elle a remporté un cinquième titre de champion de France sur les six derniers mis en jeu, le 24e en tout dans l'histoire du club. Même amoindris, même bousculés, et même poussés en prolongation par une pénalité de Maxime Lucu à la sirène, Toulouse a répondu présent pour ajouter un 30e trophée à son palmarès, championnat et Coupe d'Europe confondus.
Les Rouge et Noir, vexés par la claque reçue à Bordeaux début mai en demi-finale de Champions Cup, n'avaient pas utilisé le mot de "revanche" en public avant la rencontre. Mais dans les attitudes, ils avaient bien un message à faire passer, bien décidés à conserver la suprématie nationale après les titres de 2023 et 2024.
L'UBB, sur le toit de l'Europe depuis son premier titre glané à Cardiff fin mai, avait elle encore le souvenir douloureux du cauchemar vécu en finale la saison dernière face à ces mêmes Toulousains, vainqueurs par K.O. 59-3.
Ils ont pu croire que leur heure était venue lorsque Maxime Lucu a placé, à la sirène, une pénalité entre les perches, envoyant les deux équipes en prolongation pour la première fois depuis 2005.
- Ramos impérial -
Mais Toulouse a peu à peu repris le dessus, offrant à la 95e une pénalité au pied sûr de Ramos, synonyme de sacre, avant que l'arrière n'ajoute un dernier coup de pied à la dernière seconde.
En s'imposant, les hommes d'Ugo Mola ont ajouté un nouveau chapitre à la rivalité qui voit le jour entre les deux clubs et prouvent qu'ils savent gagner malgré la cascade de blessures qui s'est abattue sur la Ville Rose en cette fin de saison.
Toulouse a dû composer sans son maître à jouer Antoine Dupont ni Peato Mauvaka, Ange Capuozzo et Alexandre Roumat, tous blessés et rejoints samedi soir à l'infirmerie par Romain Ntamack.
Après un printemps délicat, le champion en titre a su répondre présent et priver Bordeaux-Bègles d'un doublé historique. La génération incarnée par Thomas Ramos, encore une fois à 100% au pied samedi, se rapproche des plus illustres de ses aînées: le dernier triplé date des années 1990, lorsque Toulouse avait décroché quatre Brennus d'affilée en 1994 et 1997.
Les Toulousains ont rapidement montré qu'ils avaient bien activé leur mode "finale", le même qui a permis à cette génération des Rouge et Noir de remporter les six finales auxquelles elle a pris part.
Au-dessus en mêlée, les Hauts-Garonnais ont toutefois eu du mal à concrétiser leur ascendant, alors que Bordeaux-Bègles a saisi chaque occasion de marquer pour laisser planer le danger (9-6, 26e).
- Chassé-croisé -
Les Toulousains ont poursuivi leur pilonnage en règle de la défense bordelo-béglaise malgré la sortie de Romain Ntamack, qui a définitivement cédé sa place à la pause, touché au coude.
Ses partenaires ont fini par être récompensés grâce à un essai d'Anthony Jelonch, consécutif au carton jaune reçu par le deuxième ligne des Girondins Guido Petti (13-9, 31e).
La réplique de l'UBB n'a pas tardé, grâce à un jeu au pied rasant et précis de Maxime Lucu, atterrissant dans les bras de Damian Penaud, qui a redonné l'avantage à son équipe (16-13, 35e).
Le troisième ligne anglais Jack Willis, au diapason d'un pack impressionnant, a répondu avant la pause, puis récidivé après. Toulouse a ainsi pu rester en tête, alors que l'ouvreur bordelo-béglais Matthieu Jalibert avait trouvé la faille (27-23, 45e).
Et face à la sortie sur blessure de Romain Ntamack pour Toulouse, l'UBB a elle perdu Louis Bielle-Biarrey, sorti à la mi-temps après un premier acte vécu dans la souffrance, alors que l'ailier revenait à la compétition après trois semaines d'absence et un choc subi à Vannes lors de la dernière journée de la saison régulière.
Lors d'une fin de match irrespirable, Bordeaux-Bègles a su revenir, faisant parler son caractère et poussant Toulouse dans ses retranchements.
Mais le savoir-faire toulousain, qui relève de l'expertise lorsqu'il s'agit d'une finale, a parlé en prolongation. Et Toulouse a exulté.
K.Morrison--SMC