
Le Tour de France s'élance de Lille avec Tadej Pogacar en grand favori

La 112e édition du Tour de France s'élance samedi de Lille avec un grand favori, Tadej Pogacar, qui peut décrocher une quatrième victoire à seulement 26 ans, à condition de survivre déjà à une première semaine de tous les dangers.
Après trois départs consécutifs de l'étranger et deux nouveaux à venir, à Barcelone l'année prochaine et à Edimbourg en 2027, le grand départ du Tour revient en France pour une édition 100% hexagonale.
Troisième événement sportif au monde après les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football, la Grande Boucle attire tous les ans 12 millions de personnes sur le bord des routes. Et l'ambiance devrait être au rendez-vous lors des quatre premières étapes dans les Hauts-de-France, un territoire passionné de vélo, pour une première semaine qui s'annonce explosive.
Pour la première fois en cinq ans, l'étape inaugurale, sur 185 km samedi de Lille à Lille, est promise aux sprinteurs malgré la présence de trois difficultés répertoriées sur le parcours.
Jasper Philipsen, Tim Merlier, Jonathan Milan, Biniam Girmay et les autres hommes rapides du peloton devraient se disputer la victoire et le premier maillot jaune de cette édition.
Mais dès la deuxième étape, dimanche, entre Lauwin-Planque et Boulogne-sur-Mer, on aura un condensé de ce que les organisateurs ont voulu mettre en place pour cette première semaine de "fausse plaine", avec une succession de côtes très raides dans le final en bord de mer.
- Le Tour joué dès les Pyrénées ? -
Ce sera l'occasion pour Mathieu van der Poel, Wout Van Aert et la kyrielle de puncheurs français de s'illustrer déjà.
Et pour les leaders du classement général de serrer les fesses.
Car, au-delà de la tension inhérente à chaque début de Tour, la course la plus importante de l'année que toutes les équipes abordent avec une agressivité maximale, les prochains jours s'annoncent électriques.
"On va juste essayer de survivre et à la fin de la semaine on verra qui s'est sorti du champ de bataille sans chute ni blessure", résume le double champion olympique Remco Evenepoel, troisième l'an dernier.
Pour le Belge, le "vrai Tour pour le classement général ne commencera que dans les Pyrénées" où deux arrivées au sommet à Hautacam et Superbagnères attendent les coureurs avec, au milieu, un contre-la-montre en côte à Peyragudes.
Le Tour sera-t-il déjà joué après ce triptyque et avant même le Mont Ventoux et les deux étapes de montagne dans les Alpes, au col de la Loze et La Plagne ?
Il n'est pas interdit de le penser, tellement Tadej Pogacar domine son sujet depuis un an et demi.
Encore magistral au Dauphiné en juin, le Slovène est en lice pour un quatrième victoire dans le Tour de France pour revenir sur Chris Froome et à une longueur du record détendu par Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain.
- Vingegaard veut y croire -
En route, le champion du monde peut déjà décrocher la 100e victoire de sa carrière avec une 18e étape sur le Tour, un autre chiffre affolant qui le place d'ores et déjà parmi les meilleurs de tous les temps.
Le seul à sembler être en mesure de rivaliser est Jonas Vingegaard, vainqueur en 2022 et 2023.
Le Danois, qui ne s'est "jamais senti aussi fort", peut s'appuyer sur une équipe Visma redoutable (Jorgenson, Simon Yates, Kuss, Van Aert,...) avec laquelle il compte harceler Pogacar comme il y a deux ans.
Derrière les deux favoris, le Belge Remco Evenepoel s'annonce comme le principal candidat au podium avec Primoz Roglic. A condition toutefois que ce dernier parvienne déjà à terminer le Tour ce qui ne lui est plus arrivé depuis 2020.
Les autres grands noms pour le général sont tous des domestiques de luxe, que ce soit Joao Almeida pour Pogacar chez UAE ou Matteo Jorgenson et Simon Yates pour Vingegaard chez Visma.
Avec une telle puissance de feu, les deux mastodontes du peloton risquent d'écraser la course qui amènera les coureurs jusqu'aux Champs-Elysées le 27 juillet après une incursion inédite sur la butte Montmartre, un an après les JO.
Mais avant, comme le rappelle Pogacar lui-même, "il faudra ne pas tout gâcher lors de la première semaine, où on peut facilement perdre le Tour. Il s'agit d'abord de survivre".
L.Girard--SMC