
Wimbledon: deux exploits et un goût de trop peu pour les Bleus

Démarrée en fanfare avec les victoires choc de Benjamin Bonzi contre le 9e mondial Daniil Medvedev et d'Arthur Rinderknech contre Alexander Zverev (3e), l'édition 2025 de Wimbledon n'aura finalement duré que cinq jours pour les Français engagés.
Avec le seul Ugo Humbert (18e) comme tête de série, les Français s'exposaient à tomber sur des cadors dès leur entrée en lice.
Le tirage au sort l'a confirmé: Giovanni Mpetshi Perricard (36e), Alexandre Müller (40e), Benjamin Bonzi (64e) et Arthur Rinderknech (72e) ont tous hérité de membres du top 10 au premier tour.
Si le premier de la bande est passé à deux points du match contre Taylor Fritz (5e) et l'a poussé aux cinq sets, le deuxième n'a pas réussi à prendre plus d'un set au septuple lauréat du tournoi Novak Djokovic.
Les deux derniers ont en revanche créé la surprise et participé à l'hécatombe de membres du top 10 éliminés précocement sur le gazon londonien.
Pour Bonzi, l'aventure s'est cependant arrêtée jeudi dès le deuxième tour après un combat frustrant de cinq sets contre Jordan Thompson (44e).
"Bien sûr que je vais retenir la victoire contre Daniil" Medvedev au premier tour, a déclaré le droitier nîmois mercredi. Mais "au final, ça ne fait qu'un deuxième tour en Grand Chelem. Ce n'est pas non plus une semaine fantastique", a-t-il déploré.
Rinderknech a tenu un tour de plus grâce à une victoire héroïque, en deux jours et cinq sets, contre le Chilien Cristian Garin (110e), mais a fini par craquer aux portes d'un premier huitième de finale en Grand Chelem, vendredi contre le Polonais Kamil Majchrzak (109e).
Malgré cette défaite en trois sets contre un adversaire que le 72e mondial a jugé après coup "à (sa) portée", l'entraîneur de Rinderknech Lucas Pouille, ex-N.10 mondial, a souligné l'importance de sa victoire au premier tour.
"Battre le numéro 3 mondial, sa plus belle victoire sur le court central de Wimbledon, il s'en souviendra toute sa vie", a positivé le Nordiste, qui se remet depuis février d'une rupture du tendon d'Achille.
Quant à Ugo Humbert, chef de file du camp tricolore en l'absence d'Arthur Fils (16e), blessé au dos depuis Roland-Garros, son parcours s'est arrêté dès le premier tour, où le vétéran Gaël Monfils (48e) l'a dominé en cinq manches avant de s'incliner vendredi au deuxième tour.
Un an après le brelan bleu (Fils, Humbert, Mpetshi Perricard) en huitièmes de finale de Wimbledon, le bilan masculin est donc mitigé.
- "Déclic" pour Jacquemot -
Du côté féminin, avec trois Françaises dans le tableau final contre six en 2024, le tournoi avait mal débuté.
Mais Diane Parry (118e), battue vendredi au troisième tour, a fait mieux que Caroline Garcia, Varvara Gracheva et Clara Burel, éliminées au deuxième tour lors de la dernière édition.
Après un début de saison gâché par une grave blessure au genou survenue en novembre, la droitière de 22 ans a signé une victoire convaincante au deuxième tour contre la 15e mondiale Diana Shnaider, avant de caler contre la Britannique Sonay Kartal (51e).
"C'est toujours dur à chaud de ne voir que le positif", a fait valoir Parry après sa défaite 6-4, 6-2. "Après c'est toujours positif d'enchaîner des victoires, de battre des bonnes filles, il faut essayer de capitaliser là-dessus pour enchaîner", a-t-elle ajouté.
Demi-finaliste du WTA 250 d'Eastbourne juste avant Wimbledon, Varvara Gracheva (92e) a disparu dès le premier tour.
"Je peux améliorer un petit peu certaines choses: peut-être que c'est l'attitude, peut-être c'est mon niveau de jeu à un moment clé... (Mais) c'était une bonne bagarre. J'ai donné tout ce que je pouvais", a-t-elle estimé.
Un peu plus d'un mois après s'être hissée au troisième tour de Roland-Garros, Elsa Jacquemot (113e à 22 ans) a passé un tour et pris un set à l'expérimentée joueuse suisse Belinda Bencic (35e) avant de s'incliner en trois manches au deuxième tour.
"Je pense qu'il y a vraiment eu un déclic pour moi depuis quelques mois", s'est félicitée la Française mercredi. "J'arrive beaucoup mieux à gérer mes émotions. Tennistiquement, j'ai passé un cap, j'en mets beaucoup plus dans la balle", a-t-elle assuré.
A.Desjardins--SMC