"On est tous tombés amoureux!" Aux Etats-Unis, la Wembamania à tout âge
Pour Lydia, huit ans, c'est Noël avant l'heure: ses parents l'emmènent voir son idole, Victor Wembanyama. Maillot des San Antonio Spurs sur le dos, elle réalise un rêve, à l'image de milliers de supporters de basket aimantés par le surdoué français.
"C'est la première fois qu'on vient le voir. Il est incroyable, il peut tout faire: contrer, marquer à trois points, claquer un dunk. C'est un génie", sourit son père, Xavier Herrera, avant la rencontre contre les Wizards de Washington dimanche (victoire des Spurs 124-113).
La famille a roulé plus de deux heures pour voir son chouchou dans l'enceinte de la capitale américaine. Ils sont loin d'être les seuls. Son nom apparaît sur les tee-shirts noir et blanc des supporters et nourrit les discussions.
Les rangées, d'habitude parsemées de sièges vides, sont bondées. Plus de 20.000 personnes sont venues admirer l'envergure de son talent, faisant exploser le record d'affluence de la saison.
"C'est une perche, on peut pas le louper!", rigole Jacob Ottinger, un fan des Spurs de la première heure, en référence aux 2,24 mètres du Français âgé de 21 ans.
Il l'adule depuis son arrivée, il y a deux ans. "La chose la plus impressionnante chez lui, c'est sa mentalité. Il travaille dur, il a toujours envie de gagner, et, surtout, il ne se comporte pas comme une superstar. On est tous tombés amoureux de lui", l'encense le supporter de 27 ans, lunettes carrées et barbe brune.
Pour l'occasion, il a enfilé le maillot des "Mets 92", le club de Levallois-Perret, près de Paris, où Victor Wembanyama a crevé l'écran avant son arrivée dans la cour des grands, en NBA.
- "Tour de garde" -
Le natif des Yvelines, en région parisienne, réalise un début de saison étincelant avec les Spurs, avec une moyenne de 25 points et 12 rebonds par match. La franchise de San Antonio s'installe dans le haut du classement, à la deuxième place, avec trois tiers des rencontres remportées.
"Je ne m'attendais vraiment pas à une telle entame de saison. Je pensais qu'on aurait une saison de transition, mais à la place, on se projette déjà sur le premier tour des playoffs et pourquoi pas, ensuite, la finale de conférence!", se réjouit Xavier Herrera. Pour lui, la finale de la NBA Cup, perdu par les Spurs à Las Vegas face aux New York Knicks il y a une semaine doit servir de "tremplin" pour conquérir des titres.
Sa seule inquiétude: la santé de son protégé.
Blessé au mollet gauche et indisponible de longues semaines, Wembanyama, comparé à un "alien" par la superstar des Lakers Lebron James, reprend ses marques en douceur, avec un temps de jeu réduit. Dimanche à Washington, il a foulé 22 minutes le parquet et passé toute la fin de partie sur le banc.
"Le mieux est de le laisser se reposer sur des matches moins importants pour qu'on puisse le garder toute la saison", assure Carlos Salas, 53 ans, venu assister à la rencontre avec son fils de 14 ans.
Ce qui impressionne le natif de San Antonio, c'est son mélange d'"aisance" et de "présence". "Quand il est en face, tu ne peux pas simplement entrer dans la raquette et shooter. C'est une vrai tour de garde." Pour lui, Wembanyama est "clairement une future légende du basket".
Un talent tricolore en rappelle un autre. "Je suis un grand fan de Tony Parker!", lance, la mine joviale, Jacob Ottinger. "Il a marqué d'une empreinte indélébile notre équipe", avec notamment quatre titres NBA.
Alors, pour conquérir le prochain, "qui de mieux qu'un autre prodige français?"
T.Murray--SMC