
Organisation d'événements à Nice: toutes les gardes à vue levées sans poursuites (parquet)

Les gardes à vue des dix personnes, dont le maire de Nice Christian Estrosi, son épouse et la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte-Cunci, entendues dans l'enquête sur l'organisation de plusieurs événements à Nice, ont été levées sans poursuites, a précisé mardi le parquet de Marseille.
Outre le maire Horizons de Nice, son épouse Laura Cohen-Tenoudji, avec laquelle il est marié depuis 2016, et Delphine Ernotte-Cunci, le président de La Tribune Jean-Christophe Tortora, également directeur général de CMA Média, avait aussi été convoqué lundi par les gendarmes.
"A l'issue des auditions, les gardes à vue ont été levées en fin de journée", a indiqué mardi le parquet de Marseille dans un communiqué.
Les avocats des mis en cause ont désormais un délai de deux mois "pour présenter des observations", à l'issue desquelles "le procureur de la République (de Marseille) décidera des suites à donner", ajoute le parquet.
Au total, dix personnes avaient été convoquées lundi à Marseille, Fréjus et Nice, dans le cadre d'une "enquête ouverte par le parquet de Marseille, au titre de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS), des chefs de prise illégale d'intérêts, détournement de fonds publics, recel, faux dans un acte authentique par personne dépositaire de l'autorité publique et usage", précise-t-il.
L'enquête porte sur les conditions dans lesquelles la ville de Nice, que Christian Estrosi dirige de façon presque ininterrompue depuis 2008, et la métropole de Nice Côte d'Azur, qu'il préside depuis 2012, ont "été conduites à accorder des aides publiques, directes et indirectes, courant 2023 à La Tribune Nouvelle pour l'organisation" du colloque Nice Climat Summit, et à France TV Studio pour celle du concours de chant Eurovision Junior", au regard des liens existants entre ces sociétés et Laura Cohen-Tenoudji", salariée du groupe France TV, qui collaborait aussi avec le média économique La Tribune, note le parquet de Marseille.
"Le périmètre de l'enquête a ensuite été étendu à plusieurs autres événements organisés à Nice par France Télévision, dont la fête de la musique 2018 et 2019, et par La Tribune nouvelle courant 2020 à 2022, ayant de la même manière bénéficié d'aides publiques", ajoute le communiqué.
"S'il respecte le travail légitime des enquêteurs, mon client dénonce l'instrumentalisation politique de la justice à laquelle se livrent ses opposants. Il rappelle qu'une plainte en dénonciation calomnieuse a été déposée à leur encontre", avait déclaré lundi à l'AFP Me Mathias Chichportich, l'avocat de M. Estrosi.
Le maire de Nice, qui doit fêter mardi ses 70 ans, a déjà annoncé qu'il serait candidat à sa réélection, pour un quatrième mandat, en 2026.
D.Fraser--SMC