
Israël se prépare à répondre à une proposition de cessez-le-feu à Gaza

Israël se prépare mardi à répondre à une nouvelle proposition des médiateurs sur une trêve dans la bande de Gaza, associée à une libération d'otages retenus dans le territoire palestinien.
Après plus de 22 mois de guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas en Israël, le mouvement islamiste a annoncé lundi avoir accepté cette nouvelle proposition des médiateurs -Egypte, Qatar et Etats-Unis- qui prévoit une trêve de 60 jours et la libération des otages en deux étapes.
"La balle est désormais dans le camp israélien", a résumé au Caire le directeur des services de renseignement égyptiens, après que la proposition a été formellement soumise à Israël.
- "Avant la fin de la semaine" -
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne s'est pas encore publiquement exprimé, mais avait prévenu la semaine dernière qu'il n'accepterait qu'un accord "dans lequel tous les otages seront libérés d'un seul coup et selon nos conditions pour mettre fin à la guerre".
Selon la presse israélienne, la réponse à la proposition devrait intervenir "avant la fin de la semaine".
Le texte se base sur un précédent plan de l'émissaire américain Steve Witkoff: la libération de dix otages vivants et des dépouilles de 18 otages décédés en échange d'un cessez-le-feu de 60 jours, et de négociations pour mettre fin à la guerre, a indiqué la radio publique Kan.
"La question du désarmement du Hamas serait discutée au cours du cessez-le-feu", selon cette radio.
"Le Hamas et les (autres) factions espèrent (...) que Netanyahu ne placera pas d'obstacles et d'entraves" à la mise en œuvre de l'accord, a déclaré à l'AFP un membre du bureau politique du Hamas, Izzat al-Rishq.
Des ministres d'extrême droite, comme celui de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, ont de leur côté mis en garde contre une "tragédie" si M. Netanyahu "cède au Hamas", estimant que le Premier ministre n'a "pas de mandat pour conclure un accord partiel".
Malgré les efforts des trois pays médiateurs, les belligérants ont échoué jusque-là à aboutir à un cessez-le-feu durable dans la guerre qui ravage Gaza.
Celle-ci a été lancée en riposte à une attaque menée par des commandos du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Sur les 251 otages enlevés ce jour-là, 49 sont encore retenus à Gaza, dont 27 morts selon l'armée israélienne.
Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d'otages ou de corps de captifs en échange de la libération de prisonniers palestiniens.
- Objectif Sabra -
Ces annonces surviennent au moment où l'armée israélienne cherche à prendre le contrôle de la ville de Gaza et les camps de réfugiés voisins, avec l'objectif affiché d'en finir avec le Hamas et de libérer tous les otages.
Selon des témoins, les bombardements israéliens se sont poursuivis dans le quartier de Zeitoun à Gaza-ville, tandis qu'une colonne de blindés s'est positionnée à la lisière du quartier voisin d'Al-Sabra.
La Défense civile de Gaza a fait état mardi matin d'au moins 11 morts à travers le territoire palestinien, dont une personne tuée par une frappe de drone sur ce quartier.
"Les explosions n'arrêtent pas à al-Sabra. Les chars et l'artillerie nous tirent dessus, mais aussi les drones (...)", a raconté à l'AFP un habitant, Hussein al-Dairi.
Le site israélien Walla, citant un expert militaire, explique que "la division 99 est sur le point d'achever la conquête du quartier de Zeitoun. "Des informations à Gaza indiquent que la prochaine cible sera le quartier de Sabra", affirme cet expert, Amir Bohbot.
Depuis le début de la guerre, Israël assiège à Gaza plus de deux millions de Palestiniens menacés de famine selon l'ONU. Israël rejette les accusations de famine délibérée et affirme autoriser l'entrée de davantage d'aides.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort côté israélien de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
L'offensive de représailles israélienne a fait 62.004 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
V.Watson--SMC